Chaque gouttelette déposée ici ou là finit inexorablement dans l’immensité océanne, et ce depuis les temps immémoriaux. Chaque goutte coule, glisse, s’insinue, use, rabote, transforme le paysage. Accumulées en des masses considérables, lentement elles effacent des montagnes ; des mers mêmes. Par débordements formidables, elles balayent des villes. Longtemps nous n’avons pu qu’être passifs : subissant ces forces, impuissants à modifier le cours des eaux. Et puis, fort d’un savoir tout neuf, nous moquant des réalités, nous avons cru pouvoir tout maîtriser ; les lents phénomènes d’érosion ou l’énergie déployée dans les tempêtes. Aujourd’hui il est peut être temps, pour l’humanité toute entière, de sortir de l’enfance, d’arrêter de jouer ; de prendre conscience qu’à avancer ainsi les yeux fermés, ce ne pourra-t-être que la fin de notre monde.

(Voir un extrait de l'exposition)

 

Olivier Pasquiers, photographe, membre de l'association "le bar Floréal. photographie"

Les sentiers sont âpres. Les monticules se couvrent de genêts. L’air est immobile. Que les oiseaux et les sources sont loin ! Ce ne peut être que la fin du monde, en avançant.
Rimbaud, Enfance IV (Illuminations)

INEXORABLEMENT