Ça ne se construit pas tout seul !
Le Château des Tourelles à Bois Colombes va devenir d'ici une petite année un centre d'art.

Durant tout ce temps de transformation vont se succéder sur le chantier beaucoup de métiers, beaucoup de savoir faire ; beaucoup d'ouvriers vont œuvrer là. Ce sont ceux que l'on ne voit pas (ou si rarement) lors des inaugurations. J'ai proposé à la ville de venir régulièrement sur ce chantier à deux pas de chez moi, et de photographier ces hommes (et quelques femmes sans doute) tout au long de l'année. Le jour de l'inauguration une exposition de ces portraits, de ces gestes réalisés dans les règles de l'art.... et de jour en jour des petits tirages donnés à chacun, des aggrandissements accrochés réguilèrement dans la pièce commune de la base vie.

Il est maintenant grand temps de remonter le temps ...

Nous traversons collectivement un épisode si inhabituel dans nos pays développés qu'il va rester encore longtemps un sentiment d'angoisse, de peur. Cette période, qui s'inscrit dans une suite de dénis, sur les questions liées à l'environnement, sur les questions de société ... a ébranlé la société toute entière et d'autant plus notre jeunesse. Comment ne pas laisser nos jeunes dans cet état de sidération ?

Comme s’ils étaient saisis par une vision qui nous échappe mais qui, en quelque sorte, captivait tout leur être ouvrier. Comme si bien avant les mains, ouvrier c’était d’abord avec l’oeil (avoir l’oeil !). Et l’on découvre ainsi que c’est avec ces yeux, brillants, grand ouverts, captifs, que ceux qui oeuvrent font corps avec leur tâche. Les mains n’en sont que le prolongement qui s’appliquent à réaliser la tâche que l’oeil voit (un texte de Michel Séonnet lire la suite)

 

Olivier Pasqui

ers, photographe, membre de l'association "le bar Floréal. photographie"

Les yeux de la main

On dit que ce sont des manuels. Des métiers manuels. Mais ce qui frappe, en regardant ces photographies, ce sont les yeux. L’impression qu’ils vibrent sur le noir des tirages. Qu’ils les éclairent de l’intérieur. On ne sait même pas ce que ces yeux voient. Ce qu’ils regardent avec une telle attention. Une telle tension.