Olivier Pasquiers, photographe, membre de l'association "le bar Floréal. photographie"

Et un jour,
Sid Ahmed a dit : Le mot c'est "perdu" . Nous sommes des "perdus" . SDF ça veut rien dire. Le ton était donné. Ulysse était déjà parmi nous. Et pendant six mois, l'écriture ne fera que confirmer ce qui est déjà dans le livre d'Homère.
Non pas illustration. Ni même commentaire du mythe. Mais comme si l'expérience de chacun de ces "perdus" venus faire halte à la Maison de la Solidarité de Gennevilliers, devait apporter une sorte de preuve. Homère avait dit vrai. Les cris, les espoirs, et les désastres de l'Odyssée du héros grec n'avaient rien de si extraordinaires. Il n'avait fait que décrire le chemin des perdus. Et leurs voyages. Ces voyages que les photographies, ici, vont tenter d'accompagner. Voyages du quotidien. Voyages dans l'intime, aussi, à travers les objets et les signes, les traces et les souvenirs. Tout ce qui peuple la solitude de l'errance jusqu'à parfois la justifier.

Mais pourquoi Ulysse , Pourquoi des mythes ?

Avant même d'engager ce travail, nous avions essayé de répondre : "C'est sans doute à ceux qui ont le moins qu'il faut proposer les plus grandes richesses." Ou encore : "Lorsqu'il n'y a (presque) plus rien, restent encore ces vieilles histoires que les hommes se sont forgées pour faire face à l'incompréhention et au désastre".

 

J'ai réalisé ce beau projet (premier d'une longue série de créations avec la Boutique Solidarité de Gennevilliers) conjointement avec Jean Marc BRETEGNIER, graphiste et Michel SEONNET, écrivain.

Une édition du bar Floréal