Olivier Pasquiers, photographe, membre de l'association "le bar Floréal. photographie"
" Foyer 
      ", c’est devenu, où tentent de reprendre souffle ces réfugiés 
      que la guerre a chassés, vraiment refuge pour eux.
      On dit aussi " résidence ", et pour ceux qui sont nés 
      ici, dans cette ville, dans la région ou une autre voisine, c’est 
      devenu leur vie une fois que se furent effacées toutes les possibilités 
      qu’il y en ait une autre.
      Solitudes qui se croisent. Parfois sans se voir.
      Comme n’importe où.
      Trois cents chambres et studios.
      Certains (ils l’espèrent tout autant qu’ils le craignent) 
      n’y sont que de passages :
      anciens combattants marocains obligés de vivre ici une partie de 
      l’année pour toucher leur pension
      (lieu de rassemblement : la salle vide de la cafétéria);
      hommes et femmes dans la force de l’âge, souvent avec enfant, 
      réfugiés en attente de statut, dans l’angoisse d’être 
      renvoyés du jour au lendemain
      (bâtiment A, septième étage, la plupart en sortent le 
      moins possible de peur d’être arrêtés).
      D’autres, avec le temps, ont fait du foyer quelque chose comme un 
      chez eux...
      Michel Séonnet (extrait)